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2010年5月27日星期四

Peter Broggs - Never Forget Jah - The Early Years (1976 - 1986)

http://www.peterbroggs.com/images/never_forget_big.gif

Note :

 

http://www.peterbroggs.com

http://www.myspace.com/roots17

Origine du Groupe : Jamaica

Style : Reggae Roots

Sortie : 2001

Tracklist :

1. Vank Out (Vocal & Dub)
2. African Sister (Extended)
3. Jah Golden Throne (Extended)
4. Don't Get Weary Rastaman
5. Never Forget Jah
6. Jah Jah Voice Is Calling
7. International Farmer (Vocal -- Original Version)
8. International Farmer (Dub Based On Later Vewsion)
9. Rastafari Liveth (Extended)
10. No Ism Pon De Riddim
11. Give Thanks
12. Rastaman Chant Nyahbingi

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Le retour en grâce des yardies ne profite pas seulement aux mythes tels que Big Youth, U-Roy  ou Horace Andy. A leur suite, des artistes moins réputés reviennent sur le devant d'une scène qu'ils n'ont jamais quittée. Les amateurs de reggae ne sont jamais rassasiés de sensations, et rien ne semble devoir entraver les efforts entrepris par les labels soucieux de transmettre aux siècles futurs des œuvres menacées de disparition, et avec elles la mémoire de leurs auteurs. C'est donc avec une immense joie que nous avons accueilli l'anthologie consacrée à Peter Broggs par Motion Records.

Il faut dire que le cas Peter Broggs nous interpelle depuis longtemps. L'homme n'eut pas une carrière très prolifique, ni très remarquée. Et pourtant, l'artiste est grand : une voix plaintive, un style de sufferer roots authentique, des textes simples empreints d'une grande sincérité. Le décalage entre son talent et sa notoriété s'explique sans doute par la modestie du personnage. Rasta consciencieux, Peter Broggs n'a jamais cherché à se faire de la pub. Les stratégies de crossover sont étrangères à ses préoccupations. Même lorsqu'il connut le succès en Jamaïque, il eut pour seul souci de s'occuper de sa famille, prier Jah et se comporter en bon rasta.

Peter Broggs est né en 1954 dans un petit village de Jamaïque près de Negril. A 17 ans, comme beaucoup de jeunes Jamaïcains, il s'en va tenter sa chance à Kingston, travaillant à l'usine pour gagner sa vie. Evidemment, le jeune Peter ne tarde pas à nouer de mauvaises fréquentations, intégrant rapidement une communauté rasta. Il laisse pousser ses cheveux, fume de l'herbe plus souvent qu'à son tour, commence à prier Jah et joue de la musique avec ses nouveaux amis. Il est vrai que dans le Kingston des seventies, devenir rasta est la plus belle aventure dont puisse rêver un adolescent méditatif qui s'est ennuyé à la campagne pendant toute sa jeunesse.

La vie étant faite d'épreuves qui vous poussent à faire des choix existentiels, voilà que Peter se fait virer de son boulot parce que sa coupe n'est pas réglementaire. A ce moment de sa vie, l'arbitrage est clair : soit il se coupe les dreads et devient un bon ouvrier, avec la possibilité de passer contremaître dans une dizaine d'années, soit il dit fuck you à Babylone et il se jette à corps perdu dans sa passion, la musique. Evidemment, Peter choisit la seconde voie, sans doute poussé en cela par une Amélie Poulain locale.

Pour une poignée de dollars, Peter Broggs engage alors des musiciens pour enregistrer un disque. Et pas des moindres : les Roots Radics, l'un des plus talentueux backing bands de l'époque. Peter loue le studio Channel One, enregistre presto le titre Vank out, se débrouille pour auto-produire le 45t puis s'en va le vendre lui-même dans les rues de Kingston. Quelques mois plus tard, il réitère l'opération pour African Sister. La situation est difficile, Peter n'a plus d'argent, et il n'est pas très doué pour convaincre les gens d'acheter ses disques. Il survit tant bien que mal dans le ghetto avec ses amis rastas. De fait, il laisse tomber ses projets musicaux, découragé.

Et puis un jour, en 75, il croise Bim Sherman, Monsieur Bim Sherman en personne, rendez-vous compte, et Bim lui adresse ses compliments pour Vank out, qu'il a eu l'occasion d'entendre : "T'as du talent, mon gars, t'as une super voix, t'as un super rythme, lâche pas l'affaire, continue à bosser, t'as un truc à accomplir", lui dit-il en substance. Alors Peter se sent tout ragaillardi, il se dit que Bim Sherman doit avoir raison, et puis il ne voudrait pas le décevoir, alors il repart à l'attaque, un peu comme les meufs de Popstars quand elles se font coacher sévère. Avec son copain Bim, Peter fait le tour des studios pour proposer ses services vocaux. Il s'incruste au Randy's, retourne au Channel One, tente sa chance au Tuff Gong, passe dire bonjour à King Tubby et tente sa chance au studio Treasure Isle. A chaque fois, il en profite pour placer ses 45t auto-produits. Parallèlement, il enchaîne les petits boulots pour vivre. Peu à peu, le buzz monte. Peter se lie d'amitié avec Gregory Isaacs, et on commence à lui proposer des plans d'enfer. Bingy Bunny, le bassiste des Roots Radics, lui propose de faire sa promo en Angleterre, à l'occasion d'une tournée où les Roots Radics doivent accompagner l'ami Gregory. Pour cela, il faut juste que Peter lui confie quelques enregistrements originaux pour faire saliver les producteurs. Rebelote : Peter loue le studio Channel One pour deux heures afin d'y enregistrer quelques morceaux. Pour que ça sonne parfaitement bien, il décide de confier à King Tubby l'enregistrement des voix et le mixage. Comme rien n'est jamais simple, le king n'a qu'une paire d'heures à leur accorder. C'est amplement suffisant pour Peter, dont le talent explose dans cette session à Waterhouse, endroit magique il est vrai, propice au dépassement de soi (cf. The crowning of Prince Jammy). Peter devait sortir trois morceaux à cette occasion. Finalement, subjugué par la voix de ce chanteur inconnu, King Tubby lui permettra d'en enregistrer dix, en lui filant des riddims gentiment sortis d'une boîte magique où il était écrit "A n'utiliser qu'avec les chanteurs vraiment talentueux et sympas". Cette collaboration aboutira à l'album Progressive Youth. Ainsi introduit, Peter collaborera avec Coxsone Dodd, puis avec Prince Far I (sur Jah Golden Throne notamment).

Suit une anecdote amusante, derrière laquelle on reconnaît une nouvelle fois la marque de la Providence : à la fin des années 70, Doctor Dread, un animateur radio vivant aux Etats-Unis, croise Peter Broggs dans une rue de Kingston, Chancery Lane. Bon, en réalité, la Providence est un bien grand mot pour désigner le concours de circonstances qui amena les deux hommes à se rencontrer. En fait, Peter Broggs était en train de tenir le mur de la boutique de disques de Gregory Isaacs, African Museum. Doctor Dread, quant à lui, se rendait dans la dite boutique afin d'y saluer son ami Gregory et de collecter ses productions récentes pour les exporter aux Etats-Unis, par le biais de son show radio ("Night of the living dread") et d'un petit label tout neuf qui se contentait alors d'exporter les albums reggae ayant connu le succès en Jamaïque. La probabilité que Dr. Dread et Peter Broggs se rencontrent était donc élevée, et il était dit que cette rencontre se ferait grâce à Mister Isaacs, qu'il soit remercié pour ça aussi. Bref, Dr. Dread salue Peter et lui adresse ses félicitations pour ses talentueuses productions. Peter se marre et pense à une blague. Il ne lui semble pas possible que sa musique puisse être entendue en dehors de l'île. Doctor Dread insiste, dit à Peter qu'il diffuse régulièrement ses morceaux et, pour prouver sa bonne foi, se met à les chantonner. Peter est sur le cul ; Doctor Dread enchaîne en lui demandant s'il dispose de suffisamment de chansons en réserve pour sortir un album. Il vient de lancer un label de reggae, et aimerait que Peter Broggs enregistre pour lui le premier album original d'une série qu'il espère longue.

Epilogue : le label en question s'appelle RAS Records ; il est devenu une des plus grandes maisons d'édition reggae, et continue de prospérer. La collaboration entre les deux hommes donnera l'album Rastafari Liveth en 1982, qui contient notamment le planant Jah jah voice is calling et l'alléchant International farmer. Suivront les albums Rise and Shine en 1985, Cease the war en 1987 et Reasoning en 1990. Très longtemps, Peter Broggs continua à vivre chichement, les modestes ventes de ses albums ne lui permettant pas de connaître le confort d'une rock star capricieuse. Il continua à vivre dans une petite baraque du ghetto de Kingston, sans électricité ni eau courante. Dr. Dread racontera par la suite comment Peter, venu à Washington pour faire la promo de son album, claqua ses économies en vingt minutes ! Peu à peu, heureusement, l'artiste parviendra à vivre correctement de son travail, et continuera à enregistrer, sur son propre label ou pour RAS Records. Ses productions n'égaleront pas ses travaux de jeunesse, notamment parce que son style de chanteur roots cadre mal avec la vague de ragga numérique qui transforme l'industrie du reggae dès le milieu des années 80.

Il n'y a donc pas lieu de regretter que la compilation mise au point par Motion records se concentre sur la première partie de carrière de Peter Broggs (The early years 76-86). L'essentiel est là. Un concentré de reggae roots mélodique, où la douce voix de Peter Broggs se pose sur des arrangements impeccables, orchestrés par les Roots Radics, Sly & Robbie ou les Wailers. Ici et là, vous reconnaîtrez la basse de Familyman, la touche de Sly Dunbar et les arrangements de King Tubby aidé de l'un de ses disciples, Scientist. La compilation permet d'apprécier une écriture originale, dans laquelle Peter Broggs enrichit les thèmes classiques du rastafarisme d'une approche personnelle, faite d'humilité, d'humour et de générosité. Mention spéciale pour Vank out et African Sister, les deux premières chansons écrites par Peter Broggs, avant même qu'il n'embrasse réellement la carrière de chanteur. Ces deux superbes morceaux ne lui apportèrent pas, à l'époque, le succès qu'il méritait déjà, mais c'est à leur écoute que diverses bonnes fées eurent envie d'aider Peter Broggs. Sans ces deux morceaux, grumeleux et sticky à souhait, Peter serait sans doute retourné dans son village, et les amateurs de reggae n'auraient jamais eu la chance d'entendre cet artiste de grande classe.

Par Kzino

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