http://www.myspace.com/lendivexer
Origine du Groupe : Argentina
Style : Trip Hop
Sortie : 2007
Chroniqué par Camille Pour http://www.dmute.net
Quand certains groupes lancent leur carrière en fanfare grâce à un titre phare, d’autres doivent passer par la case apprentissage, creusant petit à petit leur trou. Nouveau venu sur la scène
électronique mondiale, le duo argentin Lêndi Vexer a choisi la discrétion pour débuter sa carrière. Après un petit EP en 2004, Nathalie Naveira et Diego Guinazu signent leur premier album, The
Process of disillusion, un trip-hop classique mais redoutablement efficace. Intéressant.
A peine le disque est-il lancé que l'on se remémore les créations de Portishead. Un trip-hop trempé dans un beat lent, accompagné en permanence d'accords de guitare rock et revêtu d’une voix
suave, délicate, qui tranche avec l’agressivité de la musique. A la manière de Beth Gibbons, Nathalie Naveira pose ses textes librement mais transmet moins d’émotions, pas toujours aidée par les
sonorités basses de l’arrière plan.
Attention à sa voix tout de même. Son organe pourrait vous emmener dans un long voyage aérien, amenant à de profondes réflexions, pouvant même aller jusqu’à un début de dépression. Cela seulement
si la fatigue et la lassitude s’emparent de votre corps. Lêndi Vexer est un de ces groupes que l’on écoute quand ça ne va pas fort, qui fait mal à entendre car peu réjouissant, mais dont la
nature triste soulage finalement. Ce pourrait être le cas sur Courtesy Excess, dont les ascensions de cordes ne pourront laisser indifférents les esprits fragiles.
D’autres titres se fondent dans la masse, incapables de s’extirper de l’homogénéité de l’album. Il faut pourtant une base à tout opus, si l’on veut que certains morceaux sortent du lot. Au-delà
de la base homogène, notons le très bon Process of Disillusion. Sensuel, émouvant et tout simplement différent, le morceau est mis en exergue par les arpèges de cordes à l’arrière plan, donnant
un penchant plus rock à un trip-hop relativement minimaliste. Suicidal Adage nous rappelle les origines argentines du duo, la langue espagnole rythmant ce titre, décidément à part dans l’album.
Peut-être l’accent est-il trop mis sur le beat, souvent lourd et parfois encombrant.
Lêndi Vexer doit pourtant progresser dans certaines matières. Le Dj et bassiste devra étoffer son répertoire de samples et diversifier ses créations pour passer en classe supérieure. Prenons
l’exemple de Play Again. Le son façon traineau du Père Noël irrite sérieusement les oreilles, à tel point qu’il gâche le morceau. Le titre n’est peut-être pas étranger à ce choix, mais on peut
retrouver le même sample sur A slow dripping in my brain. Lêndi Vexer est sans doute resté un peu enfant. Le duo de Buenos Aires mérite donc de gagner en maturité, de sortir de cette période
adolescente, où incompris, on s’évertue à remettre la faute sur les autres. Lêndi Vexer tire pourtant son charme de ses petites imperfections, et reste à l’abri des vives critiques qui peuvent
éclabousser les stars d’un moment, jusqu’à causer leur mort. Attention à ne pas vouloir grandir trop vite tout de même.
Tracklist :
01 - 11 de Octubre
02 - To play again
03 - A boot doesn't ask, just trample
04 - Courtesy excess
05 - Simple cycle
06 - A slow dripping in my brain
07 - Looking for my time
08 - Burdel
09 - The process of disillusion
10 - Missing time
11 - Suicidal adage (spanish version)
12 - That fish and the bait
13 - La
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