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2011年9月16日星期五

Cuthead - City Slicker

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http://www.kunststoffbreakz.de

http://www.myspace.com/cuthead

Origine du Groupe : Germany

Style : Abstract Hip Hop , Abstract Electro

Sortie : 2010



Par Hugo pour http://cestentendu.blogspot.com



Quand on est une nigériane ayant connu une enfance des plus difficiles et qu'une première grossesse nous a fait frôler la mort de près, il est évident que l'on cherche par tous les moyens à
s'évader. La musique comme tout autre art est ce qu'il y a de mieux, alors quand elle nous permet de nous en sortir et même de réussir, on sait qu'on a trouvé là une belle raison de vivre. Après
un joli succès amené par le single "Down on my Knees" et ses deux premiers albums, Joy Olasumibo Ogunmakin, alias AYO nous revient avec son troisième album moins haut en couleurs (au vu de la
pochette), mais aussi plus significatif, personnel, profondément ancré dans la vie et ses beautés. C'est qu'AYO est une vraie optimiste, et arrive à voir en la naissance de sa fille un nouveau
cadeau. Elle l'a nommée Billie-Eve, un jeu de mots avec le mot "believe". Et c'est sous le signe de cette toute petite qu'est placé l'album, autant que sous celui de ce mot porteur d'espoir.



Billie-Eve contient comme les deux disques précédents, un bon petit paquet de chansons et cette fois pas forcément courtes. AYO le décrit comme plus "direct", "rêche", mais ce n'est en vérité
qu'une question de son, ici nettement plus rock qu'auparavant. La chanteuse n'y joue cette fois pas beaucoup de guitare acoustique, ce qui laisse plus de place à l'électrique. Il y a toutefois
toujours les influences reggae, soul, à l'image du premier titre qui mélange un peu tous ces styles... et dure sept minutes. Que ceux dont l'intérêt aura été réveillé par ce détail (ce qu'on ne
peut pas dire du public des masses, plus enclin aux chansons courtes) se calment toutefois, Billie-Eve n'est pas un concept-album, encore moins un album de rock progressif. Ce titre est
simplement plus long car il prend le temps d'installer une ambiance, et se trouve encore transcendé par un crescendo placé en deuxième partie. Mais c'est le seul ainsi, car si l'album est dense
et plus travaillé, la moyenne des chansons reste de l'ordre de l'abordable. AYO le considère toutefois comme sa plus grande fierté discographique.



La chanteuse mène donc avec parcimonie le train d'un rock-reggae teinté de soul, pas si éloigné de ce que pouvait nous offrir The Police avant Synchronicity, avec bien sûr une réalisation des
plus actuelles. "I'm Gonna Dance" en est sans doute le plus bel exemple, en plus d'être le premier single du disque. AYO, chantant la beauté féminine, y est impériale et le groupe suit
parfaitement. Les textes eux aussi sont très travaillés et feront le bonheur des anglophones, autant "Real Love" qui parle du bonheur familial que le poignant "Julia" qui raconte l'histoire d'une
fille atteinte d'un cancer incurable. Les refrains peuvent paraître simplistes mais restent très personnels et appréciables de par le message qu'ils véhiculent.



Les chansons sont toutes réellement intéressantes, pratiquant occasionnellement un mélange d'influence, les séparant ou les couplant (reggae-soul sur "It's Too Late" ou "Real Love", funk et soul
sur "My Man", rock-soul avec guitare jazzy sur "Julia"), explorant des ambiances inédites et prenantes (les superbes "Before", "Believe", "Black Spoon"), des terrains soul-folk on ne peut plus
agréables ("Who Are they ?", "Flowers", "It Hurts"), légèrement plus pop ("I Can't"), faisant un crochet par le gospel ("We've Got to") et tout ça à base de guitares, basse et batterie, voire
piano. Ce dernier prend tout son sens sur des morceaux comme "How Many People", "It's Too Late" ou "Believe", et permet d'aérer un peu l'orchestration. Une équipe ressérrée, détail qui fait sans
doute mieux ressortir la beauté de la réalisation, ainsi qu'une certaine pureté si l'on excepte la nervosité de la guitare électrique. On termine en force et allégresse avec cet hymne à la bonne
humeur qu'est "I Want you Back", bien évidemment reprise (et très fidèlement) aux Jackson 5. AYO y fait plus part de ses possibilités vocales que sur d'autres titres de l'album et la chanson
n'est pas transposée. On ne pouvait espérer fin plus judicieuse et meilleure.



Le disque peut donner l'impression d'être long, il ne fait en réalité qu'une heure et c'est surtout dû à l'aspect posé de la plupart des chansons, contrairement à "I'm Gonna Dance" et "I Want you
Back", qui sont des extraits-singles trompeurs parce qu'ils ne reflètent qu'une infime partie de ce qui nous est proposé. Billie-Eve reste un album particulièrement recommandable, tout à fait
égal sur la longueur avec des points culminants placés au début, à la fin, et disséminés ça et là au milieu. AYO a bien raison d'en être fière.







Tracklist :

01. Cuthead – Intro (2:02)

02. Cuthead – Painquilizer (5:05)

03. Cuthead – 3 Chinesen Mitm Kontrabass (4:17)

04. Cuthead – Rocks My Soul (5:24)

05. Cuthead – City Slicker (3:39)

06. Cuthead – The Poncho (3:36)

07. Cuthead – Lost Weekend (2:49)

08. Cuthead – Vibra Skit (0:45)

09. Cuthead – No Logic + Skit (4:35)

10. Cuthead Feat. Elektrohan – Karma Vision (4:25)

11. Cuthead – Low Water (4:24)

12. Cuthead – All Night Long (4:50)

13. Cuthead Feat. Fatima (12) – Control (4:47)

14. Isley Brothers – Cantagious (Cuthead Rmx) (2:53)

15. Cuthead – Bleach Dub (4:48)

16. Cuthead – Kingston Loudness War Champion 2009 (4:09)

17. Cuthead – Iron Lung (4:53)

18. Cuthead – Skit (1:08)

19. Cuthead – Down To Molecules (2:17)

20. Michael Jackson – Can’t Help It (Cuthead’s Wonky Jackson Tribute Rmx) (3:47)

21. Cuthead – Walk Of A Dead Men (4:05)

22. Cuthead – Dallisan (2:21)

23. Cuthead – Schwerenoeter (3:45)

 

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